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  • Lady Macska posted an update 3 years, 10 months ago

    🐾Thérians🐾

    Un Thérian est une personne dont l’état, la perception et le ressenti de soi et du monde l’amènent à se considérer et s’identifier profondément en tant qu’animal (autre qu’homo sapiens), en dépit de sa biologie et de son éducation humaine. On appelle ce phénomène la thérianthropie ou zoanthropie. C’est un état non-temporaire. Chaque individu peut par la suite expliquer la raison de son état par des théories de nature spirituelle (comme la réincarnation), ou encore psychologique, neurologique, et cetera. Un(e) thérianthrope est donc une personne qui, bien qu’elle ait conscience d’avoir un corps humain se voit en tant qu’animal non-humain : c’est l’animalité. Un Thérian se distingue du totémisme qui met en lien les hommes les animaux. Pour le Thérian, l’animal n’est pas une entité externe qu’on place dans son corps, il est lui-même cet animal. Il se distingue aussi du Furry qui utilise un avatar animal anthropomorphique. Un Thérian s’identifie à un animal dont l’existence est prouvée. Un thériotype est le type d’animal auquel un individu appartient.

    ” La thérianthropie est un état dans lequel le thérianthrope existe, vit, pense, ressent des instincts et souvent agit en tant qu’animal non-humain. Pas “comme“, mais “en“. Pour la plupart, le niveau d’humanité ou d’animalité varie d’une jour à l’autre et d’une situation à une autre. ”

    Différents aspects peuvent exister chez les Thérians. On appelle shift, c’est à dire “changement, transformation”, toute variation de l’animalité chez un thérianthrope. La majorité des shifts sont assez modérées, c’est à dire que la personne conserve son “sens de l’humanité” sans se sentir entièrement aliéné du monde qui l’entoure.

    -> Le Mental Shift (MS) est une affectation mentale qui se produit quand une espèce prend le dessus sur l’esprit, c’est un changement de mentalité ou d’instincts où l’humanité cède place à l’animalité. On peut employer le verbe “shifter” (anglicisme).

    -> Le Shift fantôme est un ressenti de membres qui n’existent pas, comme la queue, les ailes ou un museau. Si ces membres sont perçu de manière constante, on les appelle les membres fantômes.

    -> Le Shift onirique est un rêve que l’on fait au sujet de son animal. Ce genre de rêve n’est pas une preuve de la thérianthropie d’un individu.

    -> Le Shift physique est une modification physique du corps. Elle est impossible.

    -> Le Caméo-shift est une transformation vers une autre espèce que son thériotype. Cette expérience n’est pas propre aux Thérians.
    La plupart des Thérians se sentent d’humeur changeante, l’humanité et l’animalité entre souvent en friction ou bien l’une prend le pas sur l’autre certains moments. Cependant, il existe un catégorie de Thérian qui n’est pas en proie à ce genre de tensions interne : les conthérians. Un autre type de Thérians encore sont les Cladothérianthropes qui ne s’identifient pas à un animal précis mais plutôt à une famille d’espèces parentes. La personne peut avoir le sentiment que son identité animale est “la somme” de toutes les espèces à l’intérieur d’une branche donnée, ou bien encore que son animalité est comme une représentation ou incarnation de “l’essence” commune à ces espèces proches. Un polythérian, anciennement “polywere”, est un Thérian qui peut s’identifier à plusieurs animaux. Généralement, les polythérians ne peuvent pas s’identifier à un trop grand nombre. On peut compte deux à quatre animaux pour un individu polythérian. Cependant, il est facile de se tromper : un individu peut croire qu’il est polythérian en pensant que son totem ou l’animal de son caméo-shift est en fait son thériantype. Enfin, le Polymorphe, ou encore (poly)shifter, est un thérian qui n’a pas de thériotype fixe, ou dont le thériotype est une créature qui prend la forme d’autres espèces. Habituellement, le polymorphe possède quelques “formes de prédilection” qui sont les espèces en lesquelles il shift le plus souvent et avec lesquelles son identification est la plus profonde, mais il peut tout de même parfois avoir des shifts en d’autres types de créatures.
    Les Thérians , si divers soient-ils, n’ont pas de dogme régissant un état d’être. Ils sont considérés comme autonomes dans leur fonctionnement. Chaque Thérian va expliquer son cas à sa manière, selon ses propres croyances. C’est avant tout une explication pour soi.

    ” Tant que je suis en paix avec moi-même et que je ne fais de mal à personne, la manière dont je me définis ne regarde personne d’autre. ” Pourquoi nous sommes des grosses bêtes qui font peur ?, écrit par Quil.

    Ils n’ont pas de chef de file mais plutôt, des anciens, reconnu selon leur variété. Ces anciens ont une autorité spirituelle, tout au plus, et sont appelés les “greymuzzle” soit “les museaux gris”.

    L’usage de termes grecs est de rigeur ! En effet, la thériantropie en temps que phénomène remonte à l’Antiquité. Selon Robertson dans son traité “The beast within : antrozoomorphic Identity and Alternative Spirituality in the Online Theriantropy Movement”, publié en février 2013 dans la revue Nova Religion, le terme même de “thérianthropie” est un assemblage des terme grec “bête” et “homme”. Ce terme utilisé par les archéologues désignaient les créatures mi humaines et mi animales.

    On distingue d’abord trois types principaux chez les Thérians : les lycanthropes (loups), les cynanthropes (canidés), et les ailuranthropes (félins). Ces trois types sont présents dans les folklores Européen, Asiatique, Africain et Américain. Par exemple, l’anthropologue David Gordon White, auteur de Myths of the Dog-man, a surnommé l’Asie centrale le “vortex de la cynanthropie” à cause des nombreux écrits anciens, participant du folklore, qui attestent de leur présence dans cette partie du monde. Les hommes-chiens, seul ou en bande, participaient autant du myth que de l’histoire. La littérature chinoise évoque à de multiple reprise cette transformation du chien en homme et de l’homme en chien (cf. les contes de Toa Ts’ien). Dans son travail incroyable sur les croyance chinoise, Johann Jacob Maria de Groot présente dans The religious system in China, vol.IV, page 182, une traduction de Koh Hung déclarant que tout les chiens pouvaient se transformer en hommes pourvu qu’ils atteignent 500 ans.

    En Europe, on utilise le terme de “cynantropie” depuis le debut du XXème siècle, mais on parle de “cynocéphalie” dés le Moyen-Âge avec les Chroniques de Nuremberg en 1493 (cf. Jean Céard, La Nature et les prodiges : l’insolite au XVIème siècle, p.74). Les cynocéphales apparaissent dans le monde grec sous la plume d’Hérodote ou de Ctésias. Les grecs et les romains de l’Antiquité aimaient à parler des “hommes à tête de chien” présent en Inde par milliers pour accentuer l’étrangeté de l’ailleurs, si bien qu’histoire et mythes ne formaient qu’un (cf. Les cynocéphales : étude d’une tradition tératologique de l’Antiquité au XIIème siècle). Au Ier siècle, Pline reprend dans son Histoire Naturelle les faits d’Hérodote et Ctésias et ses écrits seront ensuite repris au Moyen-Âge. Au Vème siècle, l’église se penche sur les faits et Saint Augustin, évêque d’Hippone, décrit les différentes catégories de monstres dans La cité de dieu et élabore pour ses lecteurs une image de ces créatures hybrides. Il classe les cynocéphales plus proche des animaux que des hommes, ce qui va influencer la production littéraire dans ce sens.

    La lycanthropie physique ne doit pas être confondue avec la lycanthropie clinique qui fut un mal psychiatrique énoncé par les médecins dès le XVIème siècle .

    Les ailuranthropes sont les moins connus des Thérians, alors que les divers folklors asiatiques regorgent d’homme-félins : les hommes-tigres en Asie centrale et en Inde, les hommes-lions en Afrique, les hommes-léopards dans le sud de l’Afrique.
    De nos jours, les Thérians ne désignent plus ces créatures merveilleuses des folklores mais des individus qui ressentent le sentiment profond d’être un animal dans le corps d’un homme. Les espèces associées à cette croyance sont beaucoup plus nombreuse que les créatures du folklore. La plupart peuvent être décrites par des noms grecs mais il faudrait créer beaucoup de néologismes. Les lycanthropes, quant à eux, sont les stars incontestées du système thérianique post-moderne. Les Thérians forment des groupes sur Internet, seul endroit qui permet à leur communauté d’exister en temps que groupe. Leur regroupement sur le web via des forums leur permet de revendiquer leur existence en temps qu’être, puis en en temps que groupe. Dans un second temps, cela leur permet d’articuler un système de croyance ainsi qu’un sens de l’individualité propre aux Thérians. Ce dernier aspect, c’est ce que Anthony Giddens appelle “the reflexive project of the self”, soit en français “le projet réflexif du Soi”. Cette introspection sur soi se base sur l’appropriation des concepts spirituels dans des mythologies personnelles.

    Depuis leur apparition sur le Net au début des années 90, les communautés de Thérians ont dynamisée la production d’art anthropomorphique sur le web. Comics, photos d’art, films ou jeux vidéos, le net regorge de référence visuelle à l’esthétique Thériane, allant du simple cliché esthétisant à la bande déssinée érotique. Youtube regorge aussi de vidéos où de jeunes Otherkin s’exprime sur leur vie. On arrive aussi à des témoignages qui mettent en avant la spécificité spirituelle des Otherkins.